Je vais vous parler d’un temps. Que les moins de 20 ans ne peuvent pas… Oui, connaître. Comme cette chanson d’ailleurs…
Début septembre 1998. C’était le siècle dernier.
C’était un autre millénaire. Le monde était différent. Les tours du World Trade Center ne s’étaient pas écroulées entraînant avec elles l’ancien monde, la légende voulant même qu’à cette époque la France aurait été championne du monde de football. Mais les historiens de la génération Z sont nombreux à remettre en cause cet événement de plus en plus qualifiée de fake news, aucune preuve concrète de cet évènement n’ayant été trouvée sur Snapchat malgré des recherches intensives.
Mais tenez-vous bien.
Google n’existait pas.
Oui, cette année en septembre 2018 Google fêtera ses 20 ans. Et n’aura toujours pas le droit d’acheter de l’alcool aux USA. Une carabine, si, mais c’est une autre histoire.
Revenons en 1998 : on était encore à la glorieuse époque de Yahoo!, de petits moteurs comme Altavista, c’était la grande période des annuaires. Un CD “cédérom” (…) produit sur deux sur notre planète arborait un logo AOL (véridique). Mais arrêtons là la nostalgie.
Quelques années plus tard Google prenait le leadership pour ne plus le lâcher : le web était devenu une religion monothéiste où tout le monde adorait le dieu Google. La situation était simple. On utilisait Google comme porte d’entrée pour à peu près tout, Google nous renvoyait vers des sites Web de marques. SIMPLE.
Dix ans après (à peu près, donc 2008) se sont imposés les réseaux sociaux. Le Web avait peu à peu basculé du côté des utilisateurs, des privés, là où auparavant seules les entreprises ou presque avaient la possibilité de s’exprimer sur le Web. Le contenu produit par les privés chaque jour sur le Web dépassait le contenu “institutionnel”.
Particularité de ses réseaux sociaux ? Ils sont devenus avec le temps de moins en moins indexés par Google, et par les autres moteurs de recherches accessoirement.
Ce qu’on appelait auparavant le Web invisible (les contenus non indexés par les moteurs de recherche, soit l’essentiel du Web, le Web privé disons) prenait une toute autre dimension, créant une réelle fracture dans un environnement qui était auparavant unifié par les moteurs de recherche du Web. Des écosystèmes à la fois privés et publics prenaient leur indépendance, fractionnant l’image que l’on peut avoir d’une société en de multiples facettes différentes. Facettes plus ou moins opaques, dans le sens où la visibilité des informations diffusées et affichées à l’utilisateur dépend entièrement du bon vouloir du maître des lieux, typiquement une information diffusée sur Facebook connaît une visibilité (on va dire “reach”) extrêmement diluée, avec peut-être 3 à 5% des contenus produits par les entreprises qui arrivent finalement à l’utilisateur… Le prix de la visibilité, tant sur Google que sur Facebook est devenu sans cesse plus élevé, même en communiquant vers sa communauté…
La prise de pouvoir du mobile a encore fractionné cette perception que l’internaute peut avoir de l’image d’une société, l’affichage sur mobile des résultats de recherche différant grandement des résultats de recherche sur desktop.
Et depuis quelques années l’affichage de résultats géolocalisés est devenu la règle. Les recherches faites à Brest, à Lyon, Paris, Strasbourg, deviennent de plus en plus différentes…
Google en a profité pour reprendre le lead sur Facebook grâce à la géolocalisation, poussant et imposant son embryon d’écosystème social local via Google Maps et les pages Google My Business. Et merveille des merveilles, ces résultats n’étant pas indexés par Google (donc invisibles aux outils de veille traditionnels), mais néanmoins affichés prioritairement à l’utilisateur (les “knowledge graph” affichés à droite en desktop, et en premier sur mobile). . Pour citer un expert du domaine (@Mael 😉 : “Google n’est plus un moteur de recherche, mais un afficheur de résultats”. Vous allez me dire…
Ou.. Oui. C’est pas faux.
Donc. Le Web change, c’est un lieu commun de l’affirmer. Mais le Web en tant que lieu, justement, est de moins en moins commun… Le Web indexé par Google (ou affiché…), les contenus jalousement gardés par Facebook, Linkedin, Snapchat, et j’en passe… Le Web a suivi le destin de la tour de Babel, l’image d’une société n’existe plus. Il faut clairement parler d’images. Sur des écosystèmes différents, avec des différences de plus en plus marquées selon des facteurs de plus en plus nombreux (mobile/desktop, localisation…). La démarche de surveillance de sa réputation sur Internet est devenue presque philosophique, touchant à la notion de représentations individuelles et collectives…. Tout en restant effroyablement concrète au niveau des résultats, l’e-réputation d’une entreprise globalement bonne en moyenne pouvant être exécrable sur une plateforme / et ou un lieu particulier.
Depuis 18 mois notre métier de veiller à l’e-réputation des sociétés que nous accompagnons a nécessité une remise en question complète, la mise en place d’outils complémentaires adaptés aux différentes plateformes, l’adaptation des reportings… Un beau challenge qui a nécessité notamment de ressortir des solutions de nos placards poussiéreux, que l’on croyait dépassées à jamais. Mais “Tout change, et rien ne change” 😉
N’hésitez pas à venir vers nous pour échanger sur vos questionnements liés aux évolutions rapides et récentes de l’e-réputation et ses conséquences sur la stratégie Web globale de votre entreprise, si déjà nous avons sué sang et eau pour mettre en place un tout nouveau système de veille global, autant que vous en profitiez, non ? 😉
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