Google fête ses 15 ans aujourd’hui et nous fait par la même occasion une petite crise d’adolescence en annonçant il y a quelques jours qu’il allait désormais imposer la recherche en protocole sécurisé (HTTPS) à tous les utilisateurs du moteur de recherche, qu’ils soient connectés à un compte Google ou non.
Résultat : l’intégralité des statistiques Analytics relatives aux mots-clés ayant généré des visites sur nos sites ne sera plus disponible. A la place nous aurons une jolie ligne (not provided).
Rappelons que jusqu’à présent, seules les requêtes de recherche tapées lorsqu’un internaute était connecté à un compte Google (type Gmail) étaient sécurisées et donc cryptées dans Analytics.
Source image : searchfactory.com.au
Pourquoi cette nouvelle restriction de la part de Google ?
Les spéculations relatives aux requêtes de recherche désormais cryptées vont bon train. L’argument officiel de Google étant de se soucier en priorité de la sécurité de ses utilisateurs en imposant le protocole sécurisé https à tous les utilisateurs de la plateforme, connectés ou non.
Vaste farce que voilà, puisque les internautes cliquant sur une annonce Adwords en réponse à leur requête ne bénéficieront pas du protocole sécurisé. En d’autres termes, les requêtes de recherche générant un clic sur une annonce Adwords apparaitront normalement dans Analytics. Finalement la sécurité des internautes est toute relative pour Google.
D’autres théories avancent que Google souhaite mettre en avant sa version payante d’Analytics, pour la modique somme de 150 000 dollars par an, quand d’autres encore affirment que même la version Premium d’Analytics ne fourni pas les données relatives aux mots-clés.
Le gentil crédo de Matt Cutts et ses amis “Don’t Be Evil” commence donc à sonner faux et ressemble de plus en plus à un slogan Kinder Bueno qu’autre chose…
Comment palier à ce 100% not provided ?
Comme l’indiquent beaucoup de professionnels du SEO, il n’existe pas vraiment de solution alternative entièrement efficace. L’idée est donc de se servir de tous les outils annexes nous permettant de faire notre travail (données Webmaster Tools, Insights, etc.), mais surtout l’analyse des pages de destination de ces fameux mots-clés (not provided).
Nous n’allons pas dans cet article vous fournir une énième liste d’astuces pour contourner cette nouvelle restriction, Rand Fishkin le fait très bien dans son dernier Whiteboard Tuesday, ou sinon demandez à nos amis de chez Wam 🙂
En revanche, intéressons-nous aux changements que cela va impliquer pour tous les professionnels du Marketing et du SEO.
Fournir des preuves d’efficacité à ses clients
Lorsque l’on travaille sur une problématique de visibilité en ligne, la question du référencement naturel entre en ligne de compte tôt ou tard (mieux vaut tôt que tard d’ailleurs). Alors forcément qui dit référencement dit ranking et qui dit ranking dit mots-clés et trafic de recherche.
Exposer à son client que le mot-clé que vous lui avez recommandé pour positionner sa page est celui qui génère le plus gros volume de trafic naturel sur la page en question était une manière, entre autres, de démontrer, chiffres à l’appui, les impacts et la valeur de votre prestation.
Sauf que voilà, le client ne nous paye pas pour du ranking, ni pour du trafic, il nous paye pour générer un plus gros volume de ventes, un plus gros chiffre d’affaires, il nous paye pour augmenter son taux de transformation, ou encore pour améliorer son image de marque et donc ses transformations potentielles. Il s’agit donc, à travers ce changement imposé par Google d’un réel bouleversement en terme de SEO et de mesure du ROI.
Il va donc falloir adopter une vision globale et ne plus sa cantonner à faire rimer visibilité avec Google et ranking. Visibilité rime avec plateformes sociales, rime avec recommandations, actions offline ayant un impact online, visibilité rime avec réputation, netlinking, communiqués de presse, blogs, smartphones, commentaires, forums, image de marque, mais ne se réduit certainement plus uniquement à rimer avec mots-clés.
Alors oui, pour un site de e-commerce, il s’agit là d’un coup rude : ne plus savoir quelles requêtes de recherche génèrent le plus de ventes s’avère particulièrement compliqué, mais voilà, à trop s’appuyer sur la branche Google, elle craque.
Pour conclure, je pense, et ces propos n’engagent que moi, que cette nouvelle est finalement un mal pour un bien : il est temps d’arrêter de ne jurer que par un seul moteur, tant sur le plan de l’utilisation de ses services annexes (souvenez-vous de la panique générale à l’annonce de la fermeture de Google Reader), que sur le plan de la recherche d’information. Le géant de la recherche reste certes le leader dans bien des pays, mais son énorme monopole commence à devenir un véritable risque pour nous professionnels, puisqu’au final c’est bien Google qui aura le dernier mot. Et à ce moment là, que dirons-nous à nos clients ? C’est Google qui veut pas ?
Superbe article de Laetitia sur le chiffrement des mots-clés chez Google, même si je ne partage pas exactement la même conclusion qu’elle: Qu’on aime ou pas Google, notre job est de toucher nos clients où ils sont; donc oui, tout doit être mis en oeuvre dans une stratégie de communication pour limiter les risques liés aux monopoles, mais en fin de compte, ce sont bien les clients et non Google ou nous qui aurons le dernier mot.
J’en profite donc pour passer un message à mes clients: Merci de bien vouloir limiter votre utilisation de Google stp cordialement bisous
“Cordialement bisous” –> 😀 Oui en effet, je te rejoins sur le fait qu’au final ce sont bien-sûr les clients qui auront le dernier mot. En revanche je pense que ce n’est pas aux clients à qui il faut demander de limiter l’utilisation de Google, mais à nous professionnels, de ne pas en faire un usage exclusif.
C’est quelque chose que je sentais venir et que je redoutais, mais j’avais le fol espoir qu’ils n’en viendraient pas jusque là…raté pour le coup 🙁
Par contre c’est quoi cette histoire de “version payante d’Analytics, pour la modique somme de 150 000 dollars par an”, c’est un canular j’espère!
J’ai pas mal lu qu’en effet même la version payante de Google analytics ne fournissait pas les mots clés tapés. Il encore faut s’adapter utiliser d’autres outils et ne pas se cantonner au placement sur les mots clés fortement utilisés. Le fait de voir ça comme un mal pour un bien est surement la meilleure façon de voir les choses bien que les motivations de Google semblent un peu sombres.
Bonjour, je rejoins Ben aussi, je ne comprends pas l’histoire de version payante d’analytics, si cela devient payant ca sera très difficile de savoir ce que les utilisateurs d’internet taperont sur Google…
Quelles sont les solutions autres pour rechercher les mots clés tapés par les utilisateurs?
Merci.
@Ben @Bernard La version “payante” de Google Analytics existe déjà depuis longtemps, il s’agit d’une version premium qui offre des fonctionnalités supplémentaires à la version gratuite : http://www.google.fr/intl/fr_ALL/analytics/premium/index.html Il s’agit d’un forfait annuel qui s’élève à environ 150 000 dollars par an. Une offre premium destinée aux (très) grands comptes donc. Certains pensaient, suite à l’annonce des mots-clés 100% not provided par Google, que cette fameuse version premium offrira la possibilité de connaitre les mots-clés ayant généré du trafic issu des résultats naturels, ce qui est faux : ni la version gratuite d’analytics, ni la payante ne permettront de contourner cette limitation imposée par Google. @Ben : les liens présents dans cet article vous donneront des pistes pour connaitre les mots-clés tapés par les utilisateurs.
Je trouve que c’est vraiment dommage, mais en effet c’est pour éviter de justifier le travail de SEO par rapport au trafic naturel qu’il génère et heureusement qu’il y a d’autres outils mais bon c’est encore une complication pour voir se source de trafic…
Je partage la conclusion de cet article. La fin des mots-clés tapés n’est qu’une étape, et un autre objectif de Google est de conserver un maximum d’utilisateurs sur ses services, en parallèle d’AdWords. L’objectif est l’intégration: les microformats permettent finalement à Google de pomper facilement les données de votre site et de les présenter sur sa propre plate-forme, pour ensuite parasiter ce trafic avec son Knowledge Graph, Google checkout, Google shopping, bref, se sucrer un maximum au passage. Il y a de quoi rire (jaune) quand Google fait son chevalier blanc en matière de scraping notamment. Il faut arrêter de prendre Google pour une société d’intérêt public, comme beaucoup le font. Il devient urgent de trouver d’autres sources de trafic
On plafonne en réalité à 90% depuis le début de 2014. Les moteurs de recherche alternatifs n’ont jamais pris (et ne prendront jamais), autant optimiser ce qu’on a.
Si son site est bien construit pour le référencement, à chaque page correspond un mot-clé (ou connexes). En regardant les pages de destination, on a une idée des mots-clés qui rapportent du trafic. Dans le cas de la Home, on sait sur quels mots-clés on est positionnés, et les Outils Webmaster nous indiquent si l’on est positionné sur des mots-clés “non prévus”.