Au milieu des multiples acronymes liés au marketing digital, au web et au référencement (on ne devrait pas parler plutôt de positionnement après tout ?), le SEO est repris à tout bout de champ, et beaucoup détiennent la vérité absolue pour “performer”.
Si une chose me surprend après maintenant plusieurs années de “critères de performance” et autres recommandations, c’est que curieusement bon nombre de professionnels ne semblent toujours pas prendre au sérieux ces ensembles de consignes, recommandations et impératifs techniques.
Avant le SEO, il y eut la recherche
Mieux encore (ou pire), les audits sont faits, les recommandations claires et nettes, mais tout cela passe à la trappe et finalement… n’est jamais appliqué.
Pire (ou mieux ce coup-ci ?), votre interlocuteur désire procéder différemment car il a lu (de travers et en F, selon les études et cartes de chaleur appropriées), qu’il existe de super méthodes qui permettent de se positionner directement en première page des résultats, sans effort et sans réfléchir.
Ils ont raison, et moi j’arrête là, le SEO, c’est beaucoup de temps et ça ne convertit pas de suite, je ne suis pas certain d’être en première page là où je le désire : je vais faire du SEA, communiquer sur les réseaux sociaux, ou élever des chèvres dans le Larzac.
D’ailleurs je ne sais toujours pas ce qu’ont les gens avec le Larzac… c’est quoi le souci ?
Allez je me lance, des avis sur cet endroit ?
Ha mais en fait ça a l’air sympa le Larzac ! Et regardez ! Il y a même des petites vignettes jolies qui me proposent de réserver un séjour !
Ho ! Et plus bas ! Des petites fiches des hébergements à proximité avec des photos ! Il y a même des notes données par d’autres internautes ! Super pratique, c’est tout de même hyper bien fait internet !
Tiens, au fait ? combien de personnes s’intéressent au Larzac ? Doit pas y avoir grand monde, mais tout de même… Pour qu’il y ait autant d’informations, c’est surprenant.
Mais peut être qu’en cherchant autrement :
Bon, trêve de rêveries, je ne vais pas partir en vacances tout de suite, Larzac ou pas.
Mais effectivement, tout le monde n’envisage pas ses vacances de la même manière, et ne cherche pas de la même façon.
Du SEO partout mais pas n’importe comment
Donc nous avons vu :
- Des “résultats enrichis”, ou “publicitaires”
- Des métas descriptions qui donnent envie
- Des titres de pages adaptés et bien rédigés
- Des avis (les étoiles) pour rassurer
- Des fiches Google my Business
- Moultes suggestions de recherches (et par extension, de recherches d’autres utilisateurs)
- Des noms de domaine optimisés SEO
- Et bien d’autres choses…
Mais comme les critères SEO c’est très probablement trop compliqué et surfait, on ne va pas s’attarder à tout lister, non ?
Et encore, nous n’avons pas été voir les sites concernés plus en détail.
Mais allons-y, direction le premier lien de la page de résultats : https://www.tourisme-lodevois-larzac.fr/sejour-sur-le-plateau-du-larzac
Et ça, c’est déjà un peu de Larzac sur mon écran.
Mais… c’est beau !
Pensez-vous que le fait que les titres éditoriaux soient bien ordonnés et que ceux-ci contiennent des expressions et mots clés cohérents soit en lien avec la première position sur Google ?
Hasard ? Je ne crois pas…
Bien sûr, ce n’est pas la seule raison mais c’est déjà ça.
Dans la pratique, les balises Hn permettent de structurer un contenu éditorial.
Et uniquement ça, pas à mettre en forme votre site ou les éléments graphiques.
Inutile de s’en servir pour autre chose, c’est comme croiser les flux : ça ne doit pas être fait.
Plusieurs avantages, cela permettra en théorie aux gens comme à Google (ou Baidu, ou d’autres selon votre religion digitale) de comprendre le propos au moins en partie.
Donc il y a fort à parier que oui, ce site a subi le regard inquisiteur d’une agence ou d’un consultant spécialisé en SEO, je ne crois pas en la chance dans ce domaine.
Et encore, en pinaillant un peu, il y aurait probablement des choses à redire, mais ne soyons pas plus royalistes que le roi.
D’ailleurs le titre de page, la meta description… tout cela semble avoir été réfléchi et travaillé.
Un peu comme si on voulait être là à ce moment précis.
Et notez bien : les mots clés placés, la formulation, les termes adéquats sont présents et respectent les préconisations de longueur maximale.
Mais si je cherche une chambre, un hôtel ou un restaurant pour mon séjour ? Comment ça se passe en fait ?
Je veux être visible sur Google, mais pas n’importe où
La recherche locale, ce n’est pas nouveau, mais les moyens sont différents et évoluent.
Vous avez le choix : vous voulez dépenser du temps ou de l’argent ?
Si je me trouve, justement, dans le Larzac, autant que je sois visible si on cherche… ce que je suis, un restaurant, une chambre d’hôte ou un éleveur de chèvres.
Curieusement, une méthode qui semble encore d’actualité sur quelques sites : blinder celui-ci avec des pages de descriptifs produits ou prestation en y intégrant automatiquement des codes postaux, les noms des localités, et des extraits de descriptifs régionaux peu qualifiés et souvent quasi dupliqués.
Bravo, vous êtes positionnés sur les codes postaux et les noms de localités (en l’occurrence pas du Larzac), et pas forcément très bien en plus.
Alors qu’en prenant le temps, en cherchant des expressions utilisées et réellement liées à son sujet, en écoutant son internaute avec respect, en le comprenant et en sachant décrypter son besoin : on sait quoi lui répondre ou quoi lui dire.
Je vous ai déjà parlé de Crawl Budget (Oui ça aussi c’est du SEO) ?
Less is more : on a fait le tri et devinez quoi ?
Google est un feignant, et il a bien raison.
Dans le cas présent, le site présenté a vu son nombre de pages suivre un régime drastique.
On a viré toutes les pages qui parlaient de codes postaux sans le vouloir, ni plus, ni moins.
Nous avons redirigé ces urls pour ne pas générer de 404, vers de belles pages plus précises, avec du vrai contenu, des avis clients balisés pour faire ressortir de chouettes étoiles dans les résultats de recherches !
Il a donc vu qu’il y a moins de pages à crawler (comprenez “visiter et indexer”), mais qu’elles abordent le sujet principal du site concerné.
Donc moins d’efforts pour accéder à une information plus pertinente.
Résultat : plus de visites, plus qualifiées et du temps en plus pour Google
Vous avez le droit d’être un zéro
Enfin une position zéro.
Si Google considère que vous êtes particulièrement représentatif d’un sujet ou d’une réponse à une question, peut-être alors accéderez-vous à l’un des Graal du SEO : la position zéro.
(copyright O. Andrieu, enfin il me semble)
Comprenez que vous ne serez plus une réponse perdue et seule entre les liens sponsorisés et les annonces des concurrents.
Vous serez LA réponse.
Ci-dessous un exemple à consommer avec modération.
Linking : créer du lien
Comme dans la vraie vie : pas n’importe où, et pas avec n’importe qui.
On va se faire des relations entre personnes qui abordent un sujet avec précision, avec intérêt réel, quelquefois avec passion.
Échanger de la notoriété en choisissant avec précaution ses contacts, en prenant garde à ce qu’ils disent et la manière dont ils le disent.
Donc oui il est possible d’obtenir des liens depuis d’autres sites, mais un éleveur de chèvre chaudement recommandé pour la qualité de ses fromages par quelqu’un qui n’y connaît rien ? vous y croyez vous ?
Soignez votre réseau (comme sur LinkedIn, oui).
Et écoutez votre mère, ne parlez pas (toujours) aux inconnus.
Il me reste un peu d’UX, je vous le mets ?
Et une fois que votre client arrive sur vos pages ? Il se passe quoi ?
Alors là on va placer tous les acronymes possibles et imaginables, exercice de style…
Et puis j’ai la flemme alors non :
- SEO : Search Engine Optimisation (optimisation pour les moteurs de recherches)
- UX : User experience (expérience utilisateur ou “est-ce que ce site est bien foutu ?”)
- SXO : résultat de la collision inopinée entre les deux et donne un air intelligent lors d’une réunion en agence.
Votre navigation sur un site, vous l’aimez fluide ? souple et sans accroc ?
Vous aimez comprendre ce qu’il se passe et ce que vous faites ?
Le visiteur de votre site est comme vous, et il est donc important de lui rendre sa visite agréable, efficace et simple, pour qu’il reste et qu’il ait envie de revenir.
Inutile de bombarder d’infos s’il ne revient jamais ou quitte au bout de 10 secondes.
Si je veux réserver une chambre d’hôte dans le Larzac, et que je ne trouve pas le bouton “réservation”, ou le prix du séjour, je vais voir ailleurs.
Donc soignez la forme, autant que le contenu.
Le SEO, ça ne sert pas à grand-chose, quoique…
Il y a le bon SEO et le mauvais SEO.
Il y a le bon marketing et le mauvais marketing.
Ok c’est un peu manichéen.
C’est peut être surtout la différence entre parler beaucoup et parler des bons sujets en connaissant ceux-ci.
Utiliser les bons mots, dans un contexte identifié pour s’adresser à une personne que le propos est susceptible d’intéresser.
En illustrant le propos pour que votre site / prospectus digital soit parlant et communique un message et des idées.
Pour que le SEO vous serve, il faut accepter de voir la différence entre “ce que je veux” et “ce dont j’ai besoin”.
Prendre le temps d’écouter et de comprendre la manière dont les gens s’expriment, un peu comme… Ho wait… et bien comme lorsque l’on s’adresse aux gens.
A quelques détails techniques et balisages près, nous sommes d’accord.
Avancer en SEO, c’est avancer en marketing, ce n’est qu’un outil qui seul fera peu, mais qui lié avec l’ensemble de vos autres outils et une vraie réflexion stratégique vous fera probablement gagner du temps, et progresser en compréhension de vos clients.
Je ne sais pas vous, mais moi je déteste faire les choses 2 fois, alors pourquoi je passerais (ou vous passeriez) du temps à chercher des expressions, d’une part pour votre site, et d’autre part pour vos campagnes de publicité (qu’elles soient médias, réseaux sociaux ou autre) ?
Le SEO n’est pas un outil magique !
Tiens, d’ailleurs cette phrase je vais la passer en H2 : il y a SEO, il y a outil, et elle recontextualise en fonction de la requête.
Le SEO n’est pas un outil magique
C’est donc un outil à utiliser, et à savoir manipuler.
Il tient autant de l’étude du besoin et du marketing, que de l’éditorial ou encore de l’optimisation technique de votre site internet.
Vous auriez tort de vous priver d’une pareille mine d’information, pour comprendre vos clients et construire votre communication et votre visibilité pour que ceux-ci soient plus adaptés et efficaces.
Alors oui, votre voiture pourra sans doute se passer d’une vidange, mais elle roulera moins longtemps et moins loin.
Oui vous pouvez être hyper bien positionné sur “votre_marque_qui_tue” mais savez-vous parler de votre produit ? Et savez-vous qui vous cherche vraiment ?
Et comme dirait probablement Pablo Mira : intéressez-vous un peu aux sites qui mangent votre audience.
Bravo, je voulais vous dire de ne surtout pas faire de SEO (et encore, je n’ai pas parlé de Google Mobile First, ou des évolutions SEO en 2021) : c’est raté.
Il n’est peut être pas trop tard !
Faites du SEA ! Communiquez sur les réseaux sociaux ! De la publicité sur Facebook ! Des enquêtes de satisfaction ! Optimisez vos fiches Google my Business !
Mais surtout, s’il vous plaît, ne faites pas de SEO.
Pas sans avoir réfléchi avant.
Et au besoin, se faire accompagner n’est pas un problème, bien au contraire.
Moi pour vidanger ma voiture, faire des travaux ou que sais-je, je demande à un professionnel et je me pose des questions avant.
Le premier outil en SEO, c’est le cerveau.
C’est se poser des questions.
Se dire qu’on ne sait pas et qu’on va aller chercher l’info avant d’optimiser quoi que ce soit.
Et cet article ? à votre avis sur quoi il va ranker ? Est-ce qu’il va seulement se positionner ? Les paris sont ouverts…
PS : mes plus sincères excuses auprès de la région du Larzac, de ses habitants, de ses spécialités, de ses chèvres, que je ne connais pas, mais que j’ai hâte de découvrir.
NB : Merci à Hervé Bey pour son concours involontaire à cet article
“Tout seul on va plus vite, à deux on raconte plus de conneries et le temps passe plus vite”
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