Depuis quelques semaines, un nouveau mot revient très souvent sur la toile : “Curator”. Quel est ce nouveau mot ? Que représente-t-il ?
2011 semble avoir son mot à la mode. Depuis plusieurs semaines, le terme “Curator” est utilisé sur de nombreux blogs américains, le phénomène semble avoir débarqué en France puisqu’on le rencontre de plus en plus.
Comme pour le mot “Community manager”, cela va certainement prendre plusieurs mois avant d’avoir une définition claire de ce qu’est un Curator. En effet, malgré les quelques articles qui parlent déjà de ce nouveau terme, il est à l’heure actuelle impossible d’en donner une définition stable.
Ce que l’on sait pour l’instant, c’est que le Curator se confond aisément avec le veilleur, il est chargé de filtrer l’actualité (en fonction de ce qui lui semble intéressant) et de la redistribuer au sein de sa communauté au fil de son traitement des informations.
Pourtant cette définition s’approche de celle du veilleur qui est chargé de collecter, analyser, trier et collecter l’information de sorte qu’il ne reste uniquement la partie intéressante de l’information, à savoir celle qui a été nettoyée de tout bruit et qui permettra de prendre des décisions.
Quelques outils :
- Kweeper (dont nous vous avions déjà parlé sur le blog)
- Paper.li
- Scoop.it
Que pensez-vous de ce nouveau terme ? Simple tendance, nouveau mot pour une pratique qui existait déjà ? N’hésitez pas à nous dire si vous avez des informations complémentaires sur le sujet.
Une différence avec le veilleur (à mon humble avis) :
– le veilleur transmet l’info qu’il collecte à des responsables, avec comme but la prise de décision informée
– le curator redistribue l’info au sein de sa communauté : l’info n’est donc pas directement utile pour la marque/l’entreprise, mais sert plutôt à souder la communauté, à susciter des réactions.
D’autres avis ?
pas mal
c’est un” tendanceur” tout azimut qui donne de l’nfo pour en récolter à son tour…. la fin des agences de style en tant que telle?? faire de la veille prends du temps, ne pas survoler ts les domaines mais être au coeur de son savoir faire…je dis souvent à mes clients , vous vous avez la tête dans le guidon et moi j’ai le nez au vent ….je fais le petit électron libre dans mon domaine pour “être en veille permanente”. bonne journée. LM
Pour le moment il est vrai que ce terme reste assez flou, mais d’après ce que j’en ai compris je rejoindrais l’avis de Grégoire sur la différence entre veilleur et curator.
L’enjeu n’est pas tout à fait le même puisque le “public” visé n’est pas le même. Après dans la pratique, je pense que les deux fonctions se rejoignent sur plusieurs points, voire même sont assez semblables.
C’est vrai que les outils et méthodes sont les mêmes. La même personne peut donc assumer les deux missions, en mettant simplement en place 2 flux d’infos. Dans ce cas, le rôle de “curator” ne pourrait-il pas finalement être vu comme une nouvelle mission du veilleur ?
Je vous rejoins sur les similarités des deux rôles et sur la différence en terme de public visé.
J’ajouterais une différence importante: le curateur est davantage dans l’expression personnelle. Il trouve, trie et passe le contenu, comme le veilleur, mais il le met aussi en contexte, en perspective, selon son goût, son interprétation du sujet. Un peu comme un commissaire d’exposition (origine du mot “curator”) qui signe par son choix des oeuvres mais aussi par leur mise en scène, ou l’éditeur en chef d’un magasine qui donne la ligne éditoriale, le style. Plus subjectif, en somme.
(je suis le président de scoop.it, que nous définissons comme une plateforme de “publication par curation”: le curateur crée des média thématiques sur ses sujets d’expertise ou de passion en sélectionnant – à partir de suggestions faites par le système ou par d’autres utilisateurs – mais aussi en organisant “son meilleur du web”)
Bonjour,
Avant même de venir du monde de l’art ou des Etats-Unis, le terme curator désignait une magistrature chez les Romains (autrement dit un fonctionnaire d’empire).
C’est d’ailleurs assez drôle que sur certains blogs on écrive que c’est un mot anglo-saxon. ça sonne quand même très latin !
Dans deux mois, on va aussi nous dire que le terme “codex” a été inventé par les Américains ?
Cette magistrature pouvait être relativement exceptionnelle (conjoncturelle nous dirons) et en tout cas spécialisée. Le curateur était spécifiquement affecté à une tâche particulière.
Il y avait donc une multitude de curateurs : pour le recensement, la gestion de l’eau, de l’approvisionnement, les comptes d’une ville ou la gestion d’une succession…
L’idée de “sélection” telle qu’elle apparait avec l’Information dans l’acception américaine actuelle n’était pas la principale attachée à la fonction. Il s’agissait plutôt “d’avoir le soin” d’une activité de sorte qu’elle soit assurée du mieux possible.
On retrouve donc les idées de forte spécialisation de l’activité et de compétences dans sa réalisation.
Le curateur/curator n’était donc effectivement pas un simple fonctionnaire exécutant d’une tâche confiée pour le bon fonctionnement de l’Empire. Il était le garant de l’exercice d’une activité spécialisée et souvent stratégique.
Merci pour cette mise en perspective historique. C’est très intéressant de voir que rien ne se crée, rien ne se perd, tout se récupère 😉
A bientôt Hyger !
En parlant de rien ne se perd, tout se récupère… je vais bientôt avoir quelque chose dans ce sens à annoncer !
Je vous tiendrai au courant.
Bonjour Florian,
Merci de cet article. C’est drôle parce que chez Pearltrees (dont je fais partie) nous pensons que nous sommes un outils d’édition/curation. On préfère dire édition parceque curation est un terme américain et que la définition nous semble proche : sélectionner des contenus, les mettre en scènes pour définir un angle de vue, un contexte et enfin diffuser l’ensemble.
Quelle différence avec le veilleur? Je dirais que c’est l’activité d’éditorialisation qui implique un point de vue personnel plus fort que le veilleur qui peut être tenu à une certaine neutralité.
Quand à l’effet de mode, il me semble dû à une chose précise, la floraison des services dédiés à l’édition. Leur but est simple facilité l’édition des contenus web et par là permettre à chacun de proposer, de contribuer à l’organisation d’un web plus humain. Je crois que l’effet de mode est lié à un phénomène réel qui débute : la démocratisation de l’édition du web.
Que ce soit l’une ou l’autre fonction. Veilleur ou curator, ce sont des documentalistes hyperspécialisés non. Dans la définition, je retrouve ce que j’ai appris pour le métier de bibliothécaire/documentaliste : récolter, classer, mettre mots-clés et description pour enfin le plus important mettre en valeur les livres/informations auprès des lecteurs/communautés.
Où les fonctions abordent aussi d’autres secteurs comme le marketing ?